Le Butin d’Abzu

« Posthumain. Ce mot refaisait son apparition dans les médias tous les cinq ou six ans et, à chaque fois, il revêtait une signification différente. Une hormone permettant la repousse neurale ? Posthumaine. Des robots sexuels avec un semblant d’intelligence intégrée ? Posthumains. Un routage de réseau auto-régulé ? Posthumain. C’était un mot issu du vocabulaire de la publicité, marquant et creux, et il avait toujours pensé qu’il trahissait chez ceux qui l’employaient un manque flagrant d’imagination envers tout ce dont les humains étaient capables. »

Face au réchauffement de la guerre froide entre la Terre et Mars, l’ensemble du système solaire retient son souffle. L’entreprise Protogène a découvert une technologie extraterrestre (la protomolécule) et volontairement infecté l’ensemble des habitants de la station Éros. Après avoir transformé et reconverti pour ses desseins la biomasse représentée par ces milliers d’individus, la protomolécule a propulsé l’astéroïde-station en direction de la Terre. Seuls le sacrifice et la détermination de deux personnes ont permis de dévier la trajectoire d’Éros afin qu’il s’écrase sur Vénus à la place de la Terre. Là, la biomasse infectée par l’entité extraterrestre a disparu sous l’océan de nuages… où quelque chose semble être en train de se produire. Des vaisseaux des Nations Unies de la Terre et de la République du Congrès martien placés en alerte maximale sont stationnés au-dessus de Vénus où ils se surveillent mutuellement, tout en guettant ce qui pourrait émerger de l’atmosphère de la planète. Les Ceinturiens, représentés par l’Alliance des Planètes Extérieures, s’efforcent quant à eux d’obtenir un siège à la table des négociations avant qu’un des deux camps ne décide de la renverser et de s’en servir comme d’un bouclier dans un conflit qui semble inévitable. Dans le système entier règne un mélange volatile de peur, de colère, d’ambitions, de malentendus, et de vieilles rancœurs qui n’attend qu’une étincelle pour exploser…

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